Le SEO, ou Search Engine Optimization, est l’art et la science d’optimiser votre site web pour le rendre plus visible sur les moteurs de recherche comme Google. Si vous avez déjà creusé dans le monde complexe du SEO, vous avez probablement entendu les termes “SEO Black Hat” et “SEO White Hat”. Ces termes proviennent de l’ancienne terminologie des films de western, où les méchants portaient souvent des chapeaux noirs et les héros des chapeaux blancs.
Dans le contexte du SEO, le SEO White Hat désigne les techniques qui respectent les directives des moteurs de recherche et mettent l’accent sur la création de contenus de qualité et l’expérience utilisateur. À l’inverse, le SEO Black Hat fait référence à des pratiques qui cherchent à tromper les algorithmes de recherche pour obtenir un meilleur classement.
Cet article examine de près les approches et techniques de SEO Black Hat.
Qu’est-ce que le SEO Black Hat ?
Les directives de Google sont claires à ce sujet : toute manipulation délibérée d’un algorithme pour améliorer son classement est considérée comme du black hat.
À partir du moment où l’on cherche à manipuler un algorithme pour améliorer son classement, c’est que l’on cherche à le manipuler. Dès que l’on cherche à optimiser, que ce soit avec des outils d’optimisations sémantique (mots-clés), c’est du black hat.
Prenons par exemple la directive qui interdit la génération automatique de contenus. De nombreux grands sites de presse, qui se classent très bien, utilisent justement cette pratique – pensons à des outils tels que GPT-4. Il en va de même pour la génération artificielle de liens, une technique très répandue bien qu’elle soit interdite.
Tout est une question de curseur…
Comprendre le SEO Black Hat
Le terme SEO black hat décrit les tactiques d’optimisation qui violent délibérément les consignes de Google.
Dans le monde complexe du référencement, la ligne entre le respect des règles et leur transgression peut souvent paraître floue. En effet, de nombreux sites web en première page des résultats de recherche Google ont, à un moment ou un autre, utilisé des techniques d’optimisation non entièrement conformes aux directives de Google.
Le SEO Black Hat est-il dangereux pour votre site ?
La question mérite réflexion. Le fait que la majorité des acteurs du web aient recours à ces pratiques pourrait laisser croire qu’elles sont inoffensives. Cependant, comme pour tout, le diable est dans les détails.
L’ampleur et la manière dont ces techniques sont utilisées peuvent faire la différence entre un SEO grey hat – une zone grise entre le respect total des règles (SEO white hat) et leur transgression (SEO black hat) – et un SEO black hat à part entière.
Le netlinking
Le netlinking non naturel est une des techniques de SEO black hat les plus répandues. Il s’agit d’une stratégie qui consiste à créer des liens, appelés backlinks, vers son propre site web à partir d’autres sites web.
Le nombre de sites qui pointent vers le vôtre par le biais de liens augmente votre autorité aux yeux des moteurs de recherche, améliorant ainsi votre classement. Le défi réside dans le fait que vous n’avez normalement pas le contrôle direct sur cette optimisation, contrairement aux optimisations on-page où vous pouvez modifier le contenu de votre site pour y inclure des mots-clés spécifiques.
Le netlinking Black Hat
L’achat de liens sans mentionner qu’ils sont sponsorisés est une pratique courante de netlinking black hat ou grey hat, et ce, malgré les tentatives passées de Google de lutter contre ces méthodes.
Aujourd’hui, si Google détecte un lien frauduleux, il ignore simplement l’autorité de ce lien sans pénaliser le site en question, d’où la prolifération des plateformes de création de liens.
Les PBN et le Netlinking Black Hat
Le PBN pour Private Blog Network est une autre technique de netlinking black hat couramment utilisée pour tromper les algorithmes de Google. Un PBN est un réseau de sites web privés créé dans le seul but de générer des liens vers un site web principal, dans le but d’améliorer son classement dans les résultats de recherche.
Un PBN agit un peu comme une “ferme de liens” (link farm), un autre terme du jargon SEO black hat, où un groupe de sites web est créé pour se lier entre eux dans le but d’augmenter artificiellement le nombre de backlinks. Cependant, alors que les fermes de liens sont généralement constituées de sites de faible qualité et facilement repérables, un PBN est souvent composé de sites de meilleure qualité et plus difficile à détecter pour Google.
Cependant, malgré leur sophistication relative, les PBN sont considérés comme une pratique black hat par Google et peuvent entraîner des sanctions.
Exemple de techniques SEO Black Hat
Plutôt que de revenir sur des techniques obsolètes comme le content spinning, cette section se concentrera sur des tactiques de black hat plus sophistiquées et encore utilisées sans revenir sur le classique netlinking non naturel.
Le cloaking
Le cloaking est une technique qui consiste à présenter un contenu différent aux humains et aux robots d’indexation.
Par exemple, vous pourriez envisager de plus optimiser une page pour les robots, et moin pour l’humain. Optimiser votre maillage interne pour les robots, et l’optimiser différemment pour les humains. Même si cette pratique est de plus en plus difficile à mettre en œuvre, elle demeure possible et efficace.
L’obfuscation de lien
L’obfuscation, également connue sous les termes d’offuscation de lien ou parfois appelé à tort cloaking, a pour objectif de masquer un ou plusieurs liens d’une page web aux yeux de Google. Cette pratique est motivée par l’importance capitale que revêt le maillage interne dans le référencement d’un site internet. En cachant un lien, il est possible d’optimiser la distribution du PageRank au sein de son réseau interne de liens.
Par exemple, obfusquer le lien de la page “mentions légales” pour sculpter le PageRank afin de privilégier des pages plus importantes.
La création de liens
Nous avons vu la création de lien via des plateformes payantes.
J’ai tellement été abasourdi lorsque j’ai entendu parler de cette technique que je me sens obligé de vous en parler.
Il y a beaucoup de moyens différents pour créer des liens qui ne sont pas naturels, comme un apéro entre référenceurs un peu trop bourrés qui vont tous s’envoyer des liens réciproques.
Mais il y a des techniques bien plus malsaines qui ne respectent pas les guidelines précises de Google.
Lors du crawl, les robots de Google prennent en compte l’extension de votre nom de domaine (.fr, .com, .xyz, etc.). Si votre site utilise une extension statistiquement plus associée au spam, Google appliquera ses filtres anti-spam. À l’opposé, s’il rencontre un domaine en .gouv ou .edu, il ne passera aucun ou peu de filtres. En effet, les sites gouvernementaux sont généralement réputés pour leur fiabilité.
Et il n’y a aucun moyen pour vous d’obtenir une extension en .gouv.
Mais maintenant imaginez. Imaginez qu’un site gouvernemental vous autorise à télécharger un pdf, et n’a pas bloqué l’indexation de ces fichiers. Vous pouvez alors télécharger votre pdf, optimisé avec un lien vers votre site. Une fois indexé par le site, Google le repère et voilà, vous obtenez un backlink puissant depuis un domaine en .gouv.
“site:.gov filetype:pdf” est une requête à essayer sur Google pour dénicher des opportunités de ce genre. Mais c’est uniquement à but éducatif (vraiment).
En parcourant le web, vous pouvez même trouver des listes préfètes :
La création de liens pour vos concurrents (negative SEO)
Connu sous le nom de SEO négatif, cette pratique consiste à créer des liens à partir de nombreux sites spammy et de PBN vers votre concurrent. Pourquoi ? Cette technique permet de faire croire à Google que votre concurrent est un black hat SEO alors qu’il ne l’est pas. Vous espérez donc ainsi que Google pénalise votre concurrent dans les résultats de recherche.
Cette méthode devient de moins en moins efficace, en particulier parce que Google a mis en place un outil pour désavouer les backlinks. Effectivement, si vous parvenez à identifier les liens négatifs et à les signaler à Google, ils ne seront plus considérés.
Une autre méthode, plus sournoise, serait de créer des liens très puissants pour votre concurrent, puis de les supprimer après qu’ils ont été pris en compte par Google. Cette technique, quoique controversée, peut causer une perturbation significative dans le positionnement de votre concurrent.
Le bourrage de mots-clés
Le Keyword Stuffing, ou bourrage de mots-clés, est une autre technique très connue dans l’univers du SEO black hat. Elle consiste à surcharger une page web avec des mots-clés, jusqu’à ce que le contenu devienne presque illisible. L’objectif de cette technique est de manipuler l’algorithme de Google afin d’améliorer le positionnement du site dans les résultats de recherche.
Cela peut être effectué de plusieurs manières : par exemple, en remplissant les balises meta, les attributs alt des images, ou simplement en incluant une surabondance de mots-clés dans le contenu lui-même. Cependant, cette technique est fortement déconseillée car elle nuit à l’expérience utilisateur et va à l’encontre des guidelines de Google.
Malgré cela, certains outils d’optimisation de mots-clés tels que YourTextGuru tentent de trouver un équilibre en vous aidant à inclure des mots-clés pertinents dans votre contenu sans tomber dans le bourrage. Ces outils utilisent des analyses sémantiques pour déterminer quels mots-clés sont les plus pertinents pour votre contenu et votre public cible. Ils peuvent être utiles pour améliorer votre SEO, tant que vous les utilisez de manière éthique et “plutôt respectueuse” des directives de Google. En général, les outils d’optimisation de contenu fournissent un indice sur le danger SEO de sur-optimisation. C’est à vous d’évaluer et de décider du niveau de risque que vous êtes prêt à assumer dans votre stratégie SEO.
Exploration de d’autres techniques Black Hat SEO
Au-delà des méthodes Black Hat SEO déjà évoquées, il existe un ensemble diversifié de techniques qui entrent également dans cette catégorie.
L’une de ces techniques est la duplication de sites entiers, souvent appelée “miroir”. Elle consiste à copier un site web dans son intégralité dans le but de le surpasser dans les classements des moteurs de recherche.
Une autre tactique consiste à manipuler le taux de clics (CTR) de vos pages pour améliorer votre positionnement. Cette méthode peut s’avérer particulièrement efficace pour les algorithmes comme RankBrain ou Learning to Rank.
Le spam de blogs avec des liens dans les commentaires est une autre technique Black Hat courante, bien que peu rentable. Google est devenu très habile pour repérer ce type de liens. De plus, la plupart des systèmes de gestion de contenu (CMS) marquent ces liens avec l’attribut “ugc”, indiquant à Google que le lien a été généré par un utilisateur et non par le propriétaire du site, ce qui limite la diffusion du “jus de lien”.
Un autre stratagème utilisé dans le monde du Black Hat SEO est l’utilisation de polices blanches ou de “white font”. Cette technique consiste à remplir une page web de mots-clés pertinents écrits en blanc sur un fond blanc. Les utilisateurs ne peuvent pas voir ces mots-clés en raison de leur manque de contraste avec l’arrière-plan, mais les robots des moteurs de recherche peuvent les lire lors de l’indexation de la page. Cependant, cette tactique est largement considérée comme obsolète et risquée. Les moteurs de recherche, en particulier Google, ont amélioré leurs algorithmes pour détecter et pénaliser ce type de comportement.
Enfin, les pages satellites représentent une autre technique Black Hat. Il s’agit de pages optimisées pour un ou plusieurs mots-clés spécifiques qui redirigent ensuite l’utilisateur vers un contenu adapté à ces mots-clés, souvent situé sur la page d’accueil du site. Ces pages sont principalement créées pour tromper les moteurs de recherche et améliorer le classement SEO d’un site web.
Conclusion sur le Black Hat
Il existe de nombreuses autres techniques considérées comme du black hat, mais elles sont si largement utilisées qu’il est difficile de tracer une ligne claire entre le black et le white hat.
Cependant, il est essentiel de souligner que certaines de ces techniques, surtout celles du “black hat profond”, sont non seulement contraires aux directives de Google, mais peuvent également être illégales comme le serait le piratage d’un site web. Ainsi, même si ces techniques peuvent générer des profits à court terme, elles risquent de conduire à des conséquences néfastes à long terme.
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